La Dissuasion nucléaire française: Genèse et actualité

This article reviews three recent books on the history of the late nineteenth-century French anarchist movement—one by the French historian Vivien Bouhey and the other two by American scholars, Alexander McKinley and John Merriman. It replaces these works in the context of a renewed interest in the study of the anarchist movement, as an early example of transnational terrorist organisation, and as a relevant field of application for the historiographic concepts of network and transnationalism. In conclusion, it highlights the differences between French and US approaches to the study of anarchism, and evidences the limits of the ‘transnational turn’ in this particular historical field.     

L'écologisme français entre présent évanescent et avenir incertain

This article reviews the factors determining whether the ecology movement in France has been a success or a failure. Broadly speaking the French ecology move ment - l'écologisme français - came into existence to fulfil a dual ambition. First, through its incursion into the political arena - an incursion initially thought of as temporary - its purpose was to force other political parties and public bodies to pay greater attention to environmental issues. Second, in the swirl of ideas following May 1968, its ambition was to become a 'politics of the future': among other things, it would strive to displace the other parties and undermine or redefine the traditional divide between the Left and Right. These and other concerns are analysed in order to assess what role 'ecologism' plays in France today. This article is based on the author's latest book, L'introuvable écologisme français (PUF, 2000).     

L'Orthographe française au temps de la Réforme

In his writings between 1941 and 1951, Michael Polanyi developed a distinctive view of liberal social and political life. Planned organizations are a part of all modern societies, according to Polanyi, but in liberal modernity he highlighted dynamic social orders whose agents freely adjust their efforts in light of the initiatives and accomplishments of their peers. Liberal society itself is the most extensive of dynamic orders, with the market economy, and cultural orders of scientific research, Protestant religious inquiry, and common law among its constituents. Liberal society and its dynamic orders of culture are, Polanyi explained, directed at transcendent ideals (truth, beauty, and justice). He saw knowledge, rules of practice, and standards of value in these orders as being preserved in traditions that inform and constrain the initiatives of their members. Investing faith in a cultural enterprise, Polanyi's agents choose to act responsibly, dedicating their freedom to an ideal end. They are custodians and cultivators of the heritage of their dynamic order.     

Parité, la nouvelle ‘exception française’

This article shows how a movement for gender parity in politics, distinct from the second-wave women's liberation movement, formed in the 1990s, and how the subsequent parity reforms, which public opinion strongly favoured, gained support among political elites. It highlights the triumph of a conception of democracy based on the idea that political representation is to be shared between two equal and different sexes. Nevertheless, what appears to be a common sense victory, namely, the establishment of a universalism finally made real by the increase in the number of women in elected assemblies, is in fact ambiguous, especially when considered in relation to the feminism of the 1970s.     

La Crise des intellectuels français: aspects historiques et retombées historiographiques

Les intellectuels français ont-ils connu, à la fin du siècle dernier, une crise ? Ce diagnostic vint du milieu intellectuel lui-même, qui, affaibli par la perte de crédibilité des systèmes de pensée associés aux confrontations idéologiques de la guerre froide, voyait dans la montée en puissance d'une culture médiatique de nouveaux leaders d'opinion brouillant les contours de la mouvance culturelle jusque-là essentiellement constituée d'hommes et de femmes venus de la sphère de l'imprimé. D'une certaine façon, le pathos l'a en effet emporté sur le logos, discours construit et analyse argumentée des problèmes posés à une société. A cet égard, la crise des intellectuels est à la fois un reflet et un accélérateur de la crise des démocraties représentatives, dont le fondement était l'examen raisonné et la concurrence raisonnable des possibles et dont le fonctionnement risque d'être parasité par les palpitations successives d'opinions publiques en proie à des émotions liées aux bruits et aux fureurs de la culture médiatique, devenue elle-même, de plus en plus, une culture-monde.     

Gymnastique Volontaire et pratiques d'entretien physique: fragments d'histoire culturelle d'une fédération sportive française (1970–1985)

Au cours de la deuxième moitié du XXème siècle, la Fédération Française d'Education Physique et de Gymnastique Volontaire (FFEPGV) se positionne comme l'interlocuteur privilégié en matière d'entretien physique du corps. Cependant, durant les décennies 1970 et 1980, émergent de nouvelles propositions qui viennent concurrencer les contenus qu'elles proposent: tandis qu'à partir de la fin des années 1960 apparaissent de multiples techniques « douces » prétendant rompre avec les gymnastiques traditionnelles telles que celles défendues par la fédération, la première moitié des années 1980 est marquée par la diffusion massive des gymnastiques aérobiques. Cet article s'intéresse aux réactions des sphères dirigeantes de la FFEPGV devant des évolutions sociales tendant à remettre en question les choix qu'elle a effectués. Au cours des années 1970, des nouvelles pratiques vont faire l'objet d'une appropriation active par certains cadres fédéraux. Par contre, dans la première moitié des années 1980, les dirigeants fédéraux vont vivement réagir contre les gymnastiques de forme et démontrer la distance qui les sépare des principes qui guident la fédération. Cependant, ces choix ne font pas l'unanimité, ce qui conduit la FFEPGV à nuancer son positionnement par rapport aux pratiques corporelles extérieures.     

Le génocide des Arméniens et l'opinion publique française durant la Première Guerre Mondiale

Durant la Première Guerre Mondiale, la presse parisienne de l'arrière évoque abondamment le génocide des Arméniens, tant pour dénoncer les massacres que pour alimenter un discours propagandiste visant à la mobilisation de guerre de la société civile. Les journaux voient en l'Allemagne l'instigatrice du génocide, plaçant la souffrance arménienne dans la continuité des exactions commises à l'encontre des Belges. Certains journaux parisiens se servent également du génocide des Arméniens pour opposer musulmans et chrétiens dans un discours aux accents de guerre de religion tandis que la presse de droite fait occasionnellement preuve de xénophobie à l'encontre des réfugiés et des victimes. La situation s'inverse même à la fin du conflit; le génocide des Arméniens étant dénoncé comme « bourrage de crâne » dans le but de promouvoir le rapprochement Franco-Turc.