Résumé La France a souvent été vue comme le pays du refus de toute importation politique venue de l'étranger. Mais, une telle idée appartient plus au monde des représentations (que les Français ont abondamment nourri) qu'au domaine de la réalité politique. Cet article plaide pour une réévaluation du rôle tenu par les transferts politiques dans la vie politique française moderne (à partir de 1789). A travers l'étude de l'introduction de règles inspirées du modèle parlementaire britannique, l'article tente de démontrer que les transferts ont été à la fois effectifs et sujets à de très fortes controverses. La période de la monarchie de Juillet, de ce point de vue, offre un exemple remarquable. Le transfert eut bien lieu (la publicité des votes principalement) mais la résistance opposée à ce transfert fut elle aussi très efficace. Cette résistance est un révélateur des spécificités structurelles du parlementarisme français. Un transfert politique se révèle donc ici ambivalent: il est à la fois un phénomène d'importation à l'intérieur d'un système d'accueil (ici, la monarchie de Juillet) et une forme de recomposition de ce système qui vient modifier à son tour la nature initiale du transfert (ici, les ‘recettes’ du parlementarisme britannique). 相似文献